Les artistes lauréats ont convaincu le jury Audi talents avec leur créativité, leur audace et leur regard inspiré sur le monde. Découvrez-les et explorez la richesse de leurs univers artistiques.
Éric Minh Cuong Castaing
Chorégraphe, associé au Ballet National de Marseille, Eric Minh Cuong Castaing a d’abord travaillé comme animateur 3D et assistant réalisateur dans le cinéma après son diplôme aux Gobelins. Le jeune homme, précis et sensible, continue de jongler avec les disciplines. S’interrogeant sur « l’influence de l’image sur un corps en mouvement », il a porté au sein de sa compagnie Shonen une douzaine de créations (spectacles, installations, performance, films) mettant en relation la danse, les arts visuels et les nouvelles technologies (drones, robots, réalité augmentée).Référence aux temps bénis contés par la mythologie grecque où Hommes et Dieux vivaient ensemble en harmonie, « L’Âge d’or », le projet qu’il réalisera grâce à son prix Audi talents, est un moyen-métrage mettant en scène la rencontre d’enfants handicapés moteur et de danseurs. Les enfants se voient dotés de lunettes de réalité virtuelle, qui leur permettent de voir en temps réel ce que voient les danseurs.Exaltant les particularités physiques et sensibles des enfants, le dispositif nous fait progressivement glisser dans un monde de fiction. A l’intérieur des lunettes de ces derniers vibrent les images d’une autre ère, onirique et partagée, dont ils semblent être les demi-dieux. C’est l’avènement d’un nouvel Âge d’Or.
Crédit photo : Fabien Breuil
Camille Ménard
Self Esteem ShapersElle est passée par les Beaux-Arts et l’école Boulle. De cette double formation, elle tire l’envie de développer un design « peu conventionnel ». Tout juste diplômée, Camille Menard, propose d’insuffler de l’humour dans nos usages, pour les tenir à distance, en rire, « mettre l’usager devant sa bêtise », faire comprendre les « mécanismes à l’oeuvre dans nos choix afin d’échapper à l’aliénation sociale ».Un brin d’insolence pour questionner nos travers. En l’occurrence, avec ce projet présenté au jury Audi talents, et qui lui a valu son diplôme à Boulle : la passion de nos contemporains pour le fitness. Quête du corps parfait, narcissisme poussé à son extrême via les réseaux sociaux et la loi du like.Son projet Self Esteem Shapers propose trois accessoires de fitness « absurdes » à emporter chez soi : le « Wind Stepper Selfie », parfait pour éprouver la pression liée aux réseaux sociaux ; le « Pulldown Check-up Mirror » pour révéler notre niveau de narcissisme et la « Brain Dropping Remote », celui de notre nihilisme.Le jury, emballé par la précision, l’humour et le potentiel en œuvre dans ce projet, a choisi de récompenser ici « l’irrévérence » d’une jeune artiste singulière, dont on saisit d’emblée, qu’elle « fabrique sa pensée ».