Stephanie Gilmore est huit fois championne du monde de surf. Elle est convaincue que la quête de la perfection est la clé du bonheur.
À l'âge de 12 ans, l'Australienne Stephanie Gilmore est tombée amoureuse du surf. À 13 ans, elle a participé à sa première compétition.
À l'âge de 12 ans, l'Australienne Stephanie Gilmore est tombée amoureuse du surf. À 13 ans, elle a participé à sa première compétition.
Quand as-tu pensé pour la première fois à devenir surfeuse professionnelle ?
J'avais environ douze ans. Je suis tombée follement amoureuse du surf quand j'en ai fait pour la première fois, même si j'étais encore trop jeune pour vraiment comprendre ce qui se passait. Quand on ressent pour la première fois l'excitation, le défi de l'océan, il est évident que c'est bien plus qu'un simple sport : c'est un style de vie. J'ai commencé à participer à des compétitions à l'âge de 13 ans, j'ai rapidement remporté mon premier trophée et j'ai pensé : c'est la sensation la plus forte que j'ai jamais ressentie ! Je veux me consacrer entièrement à ce style de vie. Je veux devenir l'une des meilleures au monde. Et après, on verra.
Y avait-il à l'époque des modèles féminins qui ont pu t'orienter ?
Oui, il y avait indiscutablement quelques femmes qui ont très bien réussi comme surfeuses professionnelles. Et même si je n'accordais pas beaucoup d'attention au monde de la compétition à l'époque, le marketing qu'il y avait autour d'elles donnait tout simplement envie de surfer. Je voulais faire partie d'une bande de filles : pas seulement me faire dorer au soleil et regarder les garçons, mais aller dans l'eau et faire ce qui me plaît.
Quel style admires-tu ?
Lisa Andersen a toujours été une de mes idoles, parce qu'elle associe une mentalité compétitive à un superbe style. D'ailleurs, je trouve que certains des meilleurs surfeurs masculins au monde surfent avec un style teinté de féminité. Il y a une certaine élégance, une touche féminine dans leurs mouvements. C'est ce qui les distingue de leurs concurrents plus agressifs. Les femmes n'ont pas à dissimuler leur façon de surfer, tout au contraire.
Aucune autre surfeuse n'a remporté plus de titres de championne du monde que l'Australienne de 35 ans.
Un style de vie inspirant : la plupart des surfeurs sont en parfaite harmonie avec la nature, estime Steph Gilmore.
Aucune autre surfeuse n'a remporté plus de titres de championne du monde que l'Australienne de 35 ans.
Un style de vie inspirant : la plupart des surfeurs sont en parfaite harmonie avec la nature, estime Steph Gilmore.
Tu as remporté huit championnats du monde. Comment rester ambitieuse après tous ces succès ?
Je pourrais encore gagner une vingtaine de titres et je n'aurais toujours pas l'impression de dominer l'océan et de pouvoir dire : « C'est fini pour moi ». Il reste tant de défis à relever ! Et il y a tant d'autres surfeuses incroyables qui vont à l'assaut de vagues énormes ou qui réussissent des figures aériennes de dingue. Elles ont peut-être un peu moins de succès que moi en matière de titres, mais elles sont plus douées dans certains domaines, ce qui me permet de rester stimulée. Il y a aussi beaucoup de grands surfeurs masculins que j'admire et qui m'apportent de nouvelles idées. On n'arrête jamais d'apprendre, de s'inspirer des autres et de vivre de nouvelles expériences. La plupart des surfeurs disent que c'est pour ça qu'on revient tous les jours, parce qu'on ne sait jamais ce que la prochaine vague nous réserve. C'est ça qui est formidable.
Alors, à quoi ressemble la vague parfaite ?
C'est drôle, car la « vague parfaite » a déjà été techniquement produite dans différentes piscines d'entraînement. Le résultat est ennuyeux. Lorsqu'on est dans l'océan, le plus beau, c'est le plaisir qu'on anticipe. On traverse une dune de sable pour rejoindre la mer. Qu'est-ce qui nous attend aujourd'hui ? Les vagues sont bonnes, on pagaye en direction d'une d'entre elles et on la manque. La prochaine sera-t-elle aussi belle ? Il y a vraiment un plaisir anticipé, une réelle tension ! Il ne s'agit pas de trouver, mais de rechercher la perfection.
Byron Bay, en Australie, est considérée comme le centre de la culture du surf. Stephanie Gilmore vit non loin de là.
Byron Bay, en Australie, est considérée comme le centre de la culture du surf. Stephanie Gilmore vit non loin de là.
Tu es une ambassadrice de la protection de l'océan. Pourquoi ?
Je pense qu'il est de notre devoir, en tant que surfeurs, de contribuer à la sensibilisation du public, parce que nous constatons les dommages de manière plus directe que les gens qui n'ont aucun rapport avec l'océan, ou du moins qui pensent ne pas en avoir. On voit beaucoup de déchets dans l'océan. On essaye de faire comprendre aux gens que les choix du quotidien affectent l'océan, même lorsque l'on est loin de lui. Quel que soit l'endroit où l'on jette négligemment le plastique, il y a malheureusement de grandes chances qu'il finisse dans la mer.
Pour toi, c'est quoi un style de vie durable ? Quel conseil donnerais-tu aux gens ?
Nous devrions tous consommer de manière plus responsable et acheter des produits de qualité qui ont une longue durée de vie, peuvent être recyclés ou réutilisés. Si vous n'avez plus besoin de quelque chose, donnez-le. Faites vos achats auprès d'entreprises qui tiennent compte du développement durable, par exemple en utilisant des matériaux recyclables pour leurs emballages ou qui s'emploient à rendre leurs produits plus durables. Informez-vous sur ce que vous achetez et ce que vous utilisez. Encore un exemple : j'ai trouvé pour mon usage personnel plusieurs petites entreprises fantastiques qui fabriquent du shampoing et de l'après-shampoing solides, qui sont seulement emballés dans un petit morceau de papier. Lorsqu'on a fini de les utiliser, il ne reste presque rien.
Que peut-on apprendre d'autre des surfeurs selon toi ?
Je pense que les surfeurs sont presque futuristes dans leur façon d'aborder la vie. Ils font quelque chose qui les rend vraiment vivants et heureux, qui les rajeunit et qui les maintient connectés à la terre d'une manière qui serait saine pour l'ensemble de notre société. De plus, les surfeurs ont une mission permanente : découvrir de nouvelles choses, se lancer des défis, vivre des aventures, etc. C'est une caractéristique admirable. Être sans cesse en quête de quelque chose, cela peut rendre très heureux.
« Nous devrions tous consommer de manière plus responsable et acheter des produits de qualité qui ont une longue durée de vie, peuvent être recyclés ou réutilisés. »
L'entretien s'est déroulé dans les coulisses de la série de films Audi « A Story of Progress ».
« Nous devrions tous consommer de manière plus responsable et acheter des produits de qualité qui ont une longue durée de vie, peuvent être recyclés ou réutilisés. »
L'entretien s'est déroulé dans les coulisses de la série de films Audi « A Story of Progress ».